A l’occasion de la journée cantonale Appel Citoyen du 13 octobre dernier, le public contheysan était invité à une rencontre sur le thème de la Liberté, l’une des 7 valeurs du mouvement Appel Citoyen. C’est en binôme que Marie-Odile Luyet et Thierry Dewier ont prononcé quelques mots que nous reproduisons ici sous forme de blog:
- Citoyennes, citoyens, tout d’abord merci à tous d’être là, et bienvenue à Conthey pour cette promenade citoyenne. Marie-Odile et moi-même allons vous parler d’une de nos valeurs qui nous rassemble : la Liberté.
- Si Obélix est tombé dans le chaudron magique lui garantissant force à jamais, les gens qui vivent ici ont inscrit dans leur mode de vie cette liberté.
- Naturellement, nous aspirons à pouvoir profiter de la liberté, nous la réclamons, nous la revendiquons, nous la défendrons. Mais qu’est-ce que la liberté ?
La constitution fédérale nous l’accorde déjà.
Dans celle du Valais, on nous l’accorde à nouveau avec la liberté de croyance, et de l’exercice du culte, la liberté individuelle et de l’inviolabilité du domicile, de manifester son opinion verbalement ou par écrit et dans la presse ; la liberté de l’établissement, de l’association et de réunion, le libre exercice des professions libérales, la liberté du commerce et de l’industrie sont garantis ; la liberté d’enseignement est garantie et la liberté du travail.
- Qu’en est-il des limites de la liberté ?
Ne dit-on pas que la liberté de chacun s’arrête là ou commence celle des autres. On peut rêver de circuler librement, mais je ne peux rentrer dans le jardin de mon voisin sans en entraver sa propre liberté, il nous faut donc alors limiter cette liberté à laquelle nous aspirions, pour que perdure celles des autres. Et c’est le droit qui le fera. Un droit qui devra être basé sur une juste constitution.
- Qu’en est-il de la liberté de religion ?
Dans un canton à l’histoire profonde et dense sur la religion, la question est délicate mais nécessaire. Pouvons-nous continuer à parler de liberté si nous n’acceptons pas d’ouvrir la porte à ceux qui nous sont différents ? L’ouverture et le respect, autres valeurs que nous défendons nous obligent à laisser la liberté des autres s’exprimer selon leurs propres désirs de cultes et d’abstentions. Elle doit se faire dans les limites du respect de la liberté des autres mais elle doit se faire. Est-ce que nous voulons un état fermé sur une ou deux options religieuses, ou, nous voulons un avenir où chacun peut pratiquer selon ses convictions, sans empiéter celle des autres ? Il restera à définir le détail, les modalités ce partage, et ça, c’est le travail de la loi. Celui de la constitution est de donner un avenir de partage ouvert à tous ceux qui acceptent de vivre ensemble.
- Qu’en est-il de la liberté de mourir dans la dignité ?
Il y a nos aînés qui parfois réclament aussi et se plaignent. Laliberté qu’ils réclament peut être surprenante : celle de la dignité dans leur fin de vie, celle de leur fierté, leur plaisir de vivre jusqu’au bout, sans souffrances. Une grand-mère peut demander de choisir de revenir en son domicile pour vivre ses derniers instants paisiblement. Peut-on lui enlever cette liberté ? Comment la lui donner dans la constitution ?
- Qu’en est-il de la liberté sexuelle ?
Sur le principe que la liberté d’autrui ne doit pas être limitée quand elle n’enfreint pas la nôtre, comment pouvons-nous imposer une sexualité à d’autres si elle ne nous porte pas préjudice, si elle ne s’impose pas à vous non-plus ? Il n’y a pas de bonne ou mauvaise sexualité, il y en a des différentes, et celle qui vous épanouit est celle qui est importante. Bien sûr nous serons vigilants aux mutilations et aux unions forcées, et bien sûr nous œuvrerons aussi dans cette nouvelle constitution avec la même énergie, à offrir l’union que nous désirons.
- Qu’en est-il de la liberté de disposer de son corps ?
L’appel des femmes est clair à ce sujet. Nous les avons déjà entendu réclamer la liberté de disposer de son corps. Nous voulons pouvoir décider de donner la vie ou non et les combats de ces derniers siècles ont donnés raison à ce fait que pour nous ne soyons pas devant les atrocités et l’hypocrisie de devoir se cacher et subir ou faire subir davantage de tort, de douleurs et de drames dans les cœurs de femmes, d’hommes et de familles à qui on aurait refusé le droit de disposer de son corps. Quels textes donnerons-nous comme réponse dans la constitution ?
- Conclusion
Redisons ave Maurice Zermatten, « là où règne la liberté, règne le bonheur » c’est cette vision qu’Appel Citoyen s’engage à défendre pour la rendre possible.