A la veille de la toute dernière séance de la Constituante, découvrez les temps de parole de ses membres lors de la deuxième lecture, de l’automne 2022 à février 2023. Comme en première lecture, les hommes sont nettement plus loquaces que les femmes. Est-ce que ce sera aussi le cas mardi 25 avril 2023, lors des ultimes débats ? Le contraire serait étonnant.
La visualisation ci-dessus présente les temps de parole de deuxième lecture, sans celui des membres du collège présidentiel qui dirigent les séances. Il s’agit donc uniquement des prises de parole individuelles des membres pour débattre du contenu des articles. Les onglets permettent de voir ces chiffres selon d’autres perspectives. Quelques anecdotes:
- Les plus bavards restent des hommes puisque, sans considérer le temps de parole du collège présidentiel, ce sont Edmond Perruchoud (UDC, 213 minutes), Philippe Bender (VLR, 177 minutes) et Romano Amacker (SVPO, 137 minutes) qui parlent le plus longtemps au cours des débats de deuxième lecture. Ces trois-là tiennent le micro durant près de 9 heures au total. Si Philippe Bender était rapporteur de la Commission 10 et, sous cette casquette, amené à s’exprimer sur une bonne vingtaine d’articles de sa Commission, les deux autres n’avaient pas de rôle institutionnel. La première femme, Madeleine Kuonen-Eggo (ZUK-VS, 87 minutes), par ailleurs rapporteure de la Commission 2, pointe à la 7ème place. La première romande, Florence Carron Darbellay (Le Centre, 58 minutes), rapporteure de la Commission 9, est, elle, 14ème.
- C’est aussi Edmond Perruchoud qui a demandé le plus souvent la parole (105 fois), devant Romano Amacker (68 fois) et Philippe Bender (53 fois). Madeleine Kuonen-Eggo, première femme, l’a demandée 36 fois – près de trois fois moins qu’Edmond Perruchoud.
- Quand ces orateurs champions ont la parole, ils ne la gardent pas pour la même durée moyenne. C’est Philippe Bender qui développe le plus longtemps son propos, en moyenne 3 minutes et 20 secondes à chacune de ses 53 interventions. Edmond Perruchoud (2 minutes et 2 secondes en moyenne), et Romano Amacker (une seconde de moins) sont plus expéditifs.
- On entend les femmes 28% du temps dans la salle du Casino. Sans compter le temps de parole du collège présidentiel (paritaire hommes-femmes) le temps de parole des femmes n’est plus que de 23%. Pour mémoire, la constituante compte 46 femmes, soit plus de 35% de son effectif. En comparaison de leur nombre, les femmes parlent donc bien moins que les hommes.
- Sans compter le temps de parole de la présidence de séance, le VLR est le groupe politique le plus loquace, emmenant les débats pendant près de 10 heures et demi, devant l’UDC (7 heures et 20 minutes) et Appel Citoyen (un peu moins de 7 heures). A l’autre extrême, les Verts ont parlé moins d’1 heure et demi, presque 10 fois moins que le VLR. Parmi les groupes hauts-valaisans, Zukunft et le SVPO ont parlé ensemble plus de 10 heures, soit près du double du temps de parole combiné des groupes Mitte-CVPO et neo-CSPO (env. 5.5 heures à eux deux)