Les pratiques religieuses en Suisse et en Valais

Au moment où la Constituante va examiner les relations entre l’Etat et les collectivités religieuses (plénière du 3 septembre 2020), il nous a paru important de se demander quelles sont les pratiques religieuses du canton, afin de mieux appréhender les questions qui se posent. D’une manière générale, les chiffres et proportions indiqués ci-dessous font souvent l’objet de discussions, mais sont rarement documentés.

Les deux religions les plus répandues en Suisse sont le catholicisme (35.8%) et le protestantisme (23.8%). Chaque canton se réclame généralement de l’une ou l’autre de ces deux religions. Les communautés musulmanes représentent 5.3% de la population, contre 7.4% pour les autres communautés religieuses confondues. 26.3% de la population n’a pas d’appartenance religieuse. L’appartenance religieuse de 1.4% restant de la population est inconnue [1].

Le Valais est un canton très majoritairement catholique (70.6%). La communauté protestante représente 5.3% de la population, contre 3% pour les autres communautés chrétiennes, 3% pour les communautés musulmanes, 0.1% pour les communautés juives et 0.5% pour les autres communautés religieuses. 17.4% de la population valaisanne n’a pas d’appartenance religieuse [2].

En Valais, le nombre de personnes sans appartenance religieuse a presque doublé entre 2010 et 2018. Il s’agit du deuxième groupe plus important après la communauté catholique, qui a baissé de 7% dans la même période. La communauté protestante a diminué de 1%, alors que les autres communautés religieuses sont restées stables.

Source : OFS

Si le nombre de membres de l’Eglise catholique demeure pour l’heure durablement élevé en Suisse, l’intensité des liens entre l’Eglise et ses membres se fragilise au fil des années, conduisant à un éloignement des institutions religieuses qui risque de se traduire à terme par une baisse croissante du nombre de membres, jusqu’à présent stable également en raison de l’immigration de personnes de confession catholique [3].

Sources : OFS, SPI

On constate notamment ces dernières années une baisse du nombre de prêtres (avec une diminution de près de moitié depuis 1950 dans le diocèse de Sion [4]), une diminution des confessions, des mariages à l’église ainsi que des baptêmes. Ces derniers ont ainsi baissé de près de moitié dans le diocèse de Sion depuis 2000 [5], pour passer dès 2018 à moins d’une naissance sur deux. Surtout chez les nouvelles générations, faire activement partie de l’Eglise relève plutôt de l’exception que de la normalité [6]. Au quart de la population sans appartenance religieuse s’ajoutent donc toutes les personnes qui se considèrent comme non pratiquantes, voire non croyantes, quand bien même elles sont sur le papier catholiques et reconnaissent l’apport de la culture chrétienne.

Jean Zermatten

 

Références